mercredi 26 février 2020

Km 4500 - Chili, Carretera Austral de Puerto Montt à La Junta

Départ de Puerto Montt pour nos premiers
Km sur la Caretera Austral

La vidéo de l’étape : https://youtu.be/3kTSarzmJNc



Par Pauline,
De Puerto Montt à La Junta
Du 3 février au 17 février 2020

Aléas Aéronautiques…

Alors que nous avions acheté des billets d’avion avec en gros 4 heures d’escale à Lima et à Santiago du Chili, nous nous retrouvons avec 8h00 d’escale à Lima et 1h30 à Santiago. A La Havane, nous avions demandé si il fallait récupérer nos bagages aux escales...tout le monde nous avait garanti que non, nos bagages sont enregistrés jusqu'à Puerto Montt, nous n’avons pas à nous en occuper...


Nous demandons confirmation dans l’avion et après un moment d’hésitation l’hôtesse nous informe qu’il faudra récupérer nos bagages à Santiago, passer la douane et la frontière puis ré-enregistrer nos bagages de l’autre côté… Autant dire que nous savons depuis notre expérience Mexicaine, qu’en 1h30 cela ne sera pas jouable !...

A l’aéroport de Lima (comme nous  avons le temps…) nous essayons de changer notre billet pour prendre un vol plus tôt vers Santiago mais tous sont complets...nous avons donc 8h à attendre jusqu’à notre décollage prévu à 4H30 du matin. Après un burger dans le TGIFriday de l’aéroport nous trouvons un coin pour essayer de dormir quelques heures avant l’embarquement.

Arrivés  à Santiago 4 heures de vol plus tard, nous passons la frontière très rapidement grâce à ligne dédiée aux familles…top !!!,  récupérons nos bagages et passons dans la ligne « biens à déclarer » car nous avons dans nos sacoches du miel et des barre de cacahuètes et nous savons que les autorités Chiliennes ne rigolent pas trop avec la nourriture qui passe à leur frontière. Nous nous faisons confisquer le miel mais pas les barres de cacahuète cubaines...

Passage au comptoir LATAM pour trouver 6 places dans le prochain vol pour Puerto Montt. Nous arriverons à prendre celui de 15h40 soit 4h après le vol initialement prévu….Finalement on s’en sort pas trop mal. A l’arrivée nous débarquons sous un grand soleil et nous récupérons tout notre matériel qui a l’air en bon état et c’est bien le principal. Pas de perte, pas de casse, tout va bien ! 

Accueil Patagon

Nous sortons de l’aéroport pour retrouver notre taxi mais une grosse averse et des nuages noirs nous forcent à patienter à l’intérieur...un vrai temps Breton ! Comme ça on est tout de suite dans le bain du temps imprévisible de la Patagonie ! 

Nous sommes frappés aussi par la luminosité qui règne alors qu’il est presque 18h. C’est vrai que c’est l’été ici, le soleil se couche vers 21h30 et il fait très lumineux jusque tard.

Nous rejoignons notre cabana réservée via Airbnb et prenons possession de notre logement pour les 5 prochaines nuits. Nous faisons un tour de quartier et investissons la boulangerie du coin « Simone ». Nous sommes tout excités par la profusion de gâteaux, empanadas, viennoiseries...Elise en a les larmes aux yeux…La boulangère nous offre 3 gâteaux supplémentaires pour goûter… Après 5 semaines de linéaires cubains vides,c’est un peu le choc !

Nous dégustons tout cela avec délectation puis allons nous coucher pour une nuit que nous espérons récupératrice.

Les jours qui suivent vont servir à préparer la suite du voyage sur la Carretera Austral. Le premier jour sonne comme un avertissement : Pluie, grêle, nuages noirs, puis éclaircie, grand soleil, puis à nouveau pluie et grêle...

Nous rachetons un peu de matériel vélos (chambres à air, câbles, patins de freins..), quelque vêtements manquants ou devenus trop petits (doudounes, gants, lunettes, chaussures…), de la nourriture. Il y a beaucoup de centres commerciaux à Puerto Montt et nous finissons par trouver tout ce que nous cherchons. L’ambiance de la ville est assez bizarre avec des immeubles très disparates du super moderne au très vieillot, toutes les banques et certains magasins sont barricadés avec des planches de bois ou de la tôle, il y a un monde de dingue dans les commerces et il faut être patient pour obtenir un renseignement.

Nous récupérons aussi le Drone, envoyé ici avant d’entrer à Cuba ou l’introduction de ce type d’appareil n’était pas autorisée. Cela nous a valu de nombreuses discussions avec la douane Chilienne et DHL et surtout 300 euros de taxes d’import au Chili....va falloir faire de belles images !

Nous retirons de l’argent pour ne pas être à cours et équipons nos téléphones de carte SIM du pays.

C’est moi qui me charge de cette démarche et le vendeur, Cristóbal, me fera cadeau de nos deux cartes SIM 12 gigas et 350 mins de téléphone pour une valeur d’environ 13€...juste par gentillesse, « un régalo por tu » m’a t il dit...D’après Jacques je lui ai tapé dans l’œil; selon moi il a juste eu pitié tellement je ne comprenais rien à ce qu’il tentait de m’expliquer pour activer puis créditer ma carte. Quelque soit la raison, c’est généreux et vraiment agréable !

Nous sommes fins prêts pour affronter les quelques 1000 kms au cœur de la Patagonie sur une route mythique. Nous espérons que nous aurons la force d’affronter les intempéries, la route caillouteuse, les côtes, le froid...en tout cas nous sommes enthousiasmés par cet appel de la nature qui nous fait vibrer !

Départ de Puerto Montt

Grand ciel bleu le jour du départ le 8 février, nous avons de la chance. Mario, le propriétaire de la cabane comprend notre démarche et semble heureux pour notre famille. Il nous offre des bananes et une carte de la Patagonie. Il nous propose son aide à distance en cas de problème quelconque. Il nous garde aussi nos cartons au cas où nous repasserions par Puerto Montt pour reprendre un avion...

Nous dévalons les rues de Puerto Montt jusqu’à une piste qui longe la mer, nous sommes accompagnés plusieurs kilomètres par un chien qui court à nos cotés et aboie sur les voitures qui s’approchent trop près de nous. Les paysages sont déjà très beaux avec une vue sur des volcans enneigés au loin. 

Sur la Routa 7, que nous trouvons chargée avec des chiliens qui roulent vite et ne s’écartent pas trop de nous, nous achetons du matériel de pêche. On n’y connaît rien mais il parait que c’est le paradis des pêcheurs ici… Nous attrapons un ferry à Caleta Arena pour rejoindre Caleta Puelche après 30 minutes de navigation. A la descente nous discutons avec quelques cyclistes qui font la route dans l’autre sens puis pédalons quelques kilomètres pour trouver un coin de bivouac sur un terrain de sport. Le soleil se couche tard ici et nous prenons donc notre temps pour faire une toilette dans la rivière voisine, cuisiner au réchaud à bois et admirer le coucher de soleil.

Vers Hornopiren

Nous nous réveillons sous le soleil et roulons vers Hornopiren. Le village à des allures de bout du monde au bord d’un lac bordé de montagnes. Nous nous renseignons tout de suite pour trouver un bateau, ce sont les vacances pour les Chiliens et il y a du monde. Le prochain départ disponible est dans deux jours, nous achetons nos tickets pour les passagers et pour une fois pour nos vélos également !

Nous devons maintenant trouver un logement…Nous verrons de tout...les campings ou auberges sont plus que rustiques et finalement pas avantageux pour nous car le prix est à la personne. Nous opterons pour une cabaña super cosy et très abordable qui nous permettra de nous sentir bien ici pendant 2 nuits.

La chance du débutant

La journée est ensoleillée et nous en profitons pour faire sécher les tentes et et tester le matériel de pêche. Un gentil pêcheur nous explique comment monter le moulinet et les rudiments de la pêche. Après plusieurs tentatives Jacques remonte une sardine pour son plus grand bonheur...La chance du débutant sans doute !

Caleta Gonzalo et première piste dans le parc Pumalin

Mardi 12 février, départ matinal pour embarquer à 8h30 dans la bateau dont le départ est prévu à 9h. Plusieurs autres cyclotouristes embarquent avec nous. Le ciel est bouché au départ mais nous arrivons à Caleta Gonzalo, 4h30 plus tard sous un beau soleil. Il fait très chaud. Nous attaquons notre première piste sous les regards impressionnés des touristes chiliens qui remontent vers le nord. La piste est très mauvaise pendant 30 km, c’est un mélange de tôle ondulée et de gros cailloux non tassés. Nous poussons nos vélos plusieurs fois dans les côtes. Nous devons aussi gérer les attaques de taons et de gros bourdons orangés. Ils nous tournent autour dès que nous roulons à petite vitesse ou que nous nous arrêtons. Nous en avons parfois 10 en même temps qui nous agacent...Nous avons mis alors au point la technique du foulard : nous agitons nos bandanas pour tenter de les chasser..Nous en claquerons une centaine à nous 6 pendant ces 30 km. A cela s’ajoute les voitures qui roulent vite pour survoler la tôle ondulée sans vraiment s’écarter et qui libère un bon nuage de poussière...vraiment cette première piste sur 30 km nous aura éprouvé et m’aura fait douter...intérieurement je me disais «on reprend un bateau et on « se casse » d’ici... »

Entraide sur la Carretera 

Nous atteignons le camping du Rio Lago Blanco et investissons le dernier spot disponible. Il y a un petit abri et des sanitaires. Pendant notre dîner un jeune chilien vient nous quémander de la nourriture. Il est planté ici avec 4 amis et ont loupé le bus. Nous leur donnons de la semoule, des fruits et des gâteaux. Plus tard, pendant la vaisselle, un couple sort des sanitaires l’air abattu et fatigué, il demande de l’aide. Ils ont faim et froid. Nous leur offrons un thé, des gâteaux, notre dernière barre de cacahuètes cubaine...ils viennent se réchauffer auprès de notre feu. Ils pensent prendre un bus qui doit passer dans la nuit à 1h30 du matin...Nous allons nous coucher en les laissant profiter du feu jusque là...

Vers Chaiten

Le lendemain, nous affrontons notre premier réveil sous la pluie. Nous petit déjeunons sous l’abri, plions les tentes trempées et roulons équipés de nos pantalons de pluie, sur chaussures et vestes imperméables. Cela faisait longtemps...Au moins nous n’avons pas les taons et finalement nous ne savons pas ce qui est pire entre la pluie et les taons…

20 km avant Chaiten nous retrouvons le goudron avec bonheur. Nous passons au pied du volcan dont nous apercevons des fumerolles mais le temps est trop mauvais pour s’y approcher.

Nous arrivons à Chaiten et trouvons un cabana agréable. Nous commençons à prendre nos marques dans cette ambiance Patagonienne. Nous faisons sécher tout notre matériel autour du poêle, et la cabane se transforme en gros squat...
Nous recroisons Ambar et Mario, les deux jeunes chiliens que nous avions aidé la veille. Ils nous apportent pour nous remercier des gâteaux et des fruits...ils ont de meilleurs têtes que la veille !

Vers Santa Lucia

Le matin, le soleil est revenu et nous roulons vers Puerto Cardenas sur une route super facile et sur un très bon goudron. Nous doublons ou croisons des hordes de backpackers chargés comme des mulets qui arpentent cette Carretera austral pendant l’été. Nous atteignons notre spot de camping vers 15h et nous prenons le temps d’installer un bon bivouac car la pluie est annoncée pour la nuit et le lendemain matin. Nous inaugurons le tarp acheté à Puerto Montt. Nouvelle tentative de pêche également : les autres sortent des truites, nous nous perdons deux cuillères…

Nous déplantons sous la pluie et alors que nous nous apprêtons à partir, notre voisin de camping sauvage nous offre un café et des cookies. Malgré la pluie, nous prenons le temps de parler avec lui. Il nous promet un autre café sur la route si nous nous recroisons…Les discussions avec les Chiliens se font essentiellement en espagnol car très peu parlent anglais...on ne pensait pas que des pays puissent être plus mauvais en anglais que la France mais cela existe en fait !...De notre côté, nous progressons en espagnol même si nous avons toujours l’impression de « parler espagnol  comme un vache anglaise »

30 km nous séparent de Santa Lucia avec un petit col à 800 mètres. Le village de Santa Lucia offre un paysage de désolation : arbres arrachés, terres et cailloux accumulés, maisons effondrées.... Le 16 décembre 2017, un énorme glissement de terrain a eu lieu emportant en 20 minutes tout sur son passage. 22 personnes y ont perdu la vie et le village reste marqué par cette tragédie. Nous allons visiter un petit musée relatant cette catastrophe dans l’unique maison restée debout...

Nous rencontrons Jean-Philippe, un cyclo français ayant beaucoup voyagé depuis des années mais seulement depuis 4 ans à vélo. Nous rencontrons aussi des Argentins et des Brésiliens qui nous invitent à passer chez eux… Santa Lucia est un carrefour pour cyclo et backpackers car c’est aussi d’ici que part la route vers Futaleufù et la frontière Argentine.

Le mauvais temps au réveil nous invite à rester une nuit de plus dans notre cabane. Nous en profitons pour travailler et retenter une sortie pêche à la faveur d’une éclaircie dans l’après midi.

La Junta

Nous reprenons la route vers la Junta où nous planterons notre tente dans un spot de camping sauvage. Sur la route nous rencontrons un couple d’italiens à vélo : Paolo et Eleonore, enthousiasmés par notre projet en famille. Nous avons maintenant aussi une adresse à Milan, le pays du vrai Panettone !

Nuit dans l’aéroport de Lima :


Cadeau à l’arrivée, merci Marie !


Raid de 6àVélo sur la Panaderia du quartier :


Devant notre maison à Puerto Montt :










Arrivée sur Hornopiren :


La premiere prise par Jacques , une sardine de 6 kg au moins ...:


Débuts difficiles sur la Caretera à Caleta Gonzalo :


On claque plus de 100 Taons sur l’après midi, 6àVélo sur les nerfs ! :








Le couple de Chiliens que nous avions aidé nous a
retrouvé et nous offres notre prochain pic-nic :


Opération séchage du matériel :




Bivouac à Puerto Cardenas :


Ça mord ?








Arrivée sur Santa Lucia :




Opération séchage ....


Notre cabane à Santa Lucia :


Rencontre avec un couple de Cyclos Brésiliens :


Courses de base en Patagonie :




Bivouac avant La Junta :




Des sacoches Chiliennes, franchement c’est pas bidon :


Rencontre avec Paolo et Eleonor, couple de Cyclos  Italiens :





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3 commentaires:

  1. Ah quel pied vous devez prendre en ces contrées magnifiques.

    Yves

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  2. On se régale toujours autant de lire vos péripéties ! On a l'impression que la météo ne vous laissera pas si facimement dompter la carretera austral, mais pour sur vous y arriverez !
    Arrivés à Panama City, nous allons aussi passer au Sud du continent pour descendre depuis Quito.
    Profitez bien de la nature patagonienne ! Olivier et Tiphaine

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