dimanche 15 décembre 2019

Km 2200 - Mexique, découverte des projets soutenus par Caritas dans le Chiapas

6àVélo à l’auberge de migrants de Palenque avec
Ismaël de Caritas France, Javier et Claudia
de l’association Samuel Ruiz.

La vidéo de l’étape : https://youtu.be/JrOP75Gul2k
Le lien pour participer à la campagne de dons pour Caritas : https://mondonadusens.secours-catholique.org/projects/6avelo-pour-la-fraternite-fr



Par Jacques :
Du 19 Novembre au 23 Novembre 2019

Rencontre à San Cristobal avec l’association Samuel Ruiz

Ici au Mexique Caritas France agit en s’appuyant sur le partenaire local “Action Social Samuel Ruiz”. Claudia et Javier qui sont venus nous chercher à Tuxtla Gutierrez à notre arrivée au Mexique sont membres permanents de cette association qui travaille sous l’égide du diocèse du Chiapas. Nous allons les rencontrer à leur bureau de San Cristobal
pour découvrir leur action et préparer notre semaine avec eux à travers le Chiapas.

Ces 40 dernières années, pour faire face à la compétition internationale, l’utilisation de pesticides, de semences génétiquement modifiées, et le modèle agricole de monoculture sont devenus la norme. Au fil du temps les paysans ont perdu leur indépendance alimentaire, les ressources naturelles se sont appauvries, la vie communautaire s’est dégradée et les savoir faire ancestraux se sont perdus.

C’est dans ce cadre que l’association “Action Social Samuel Ruiz”, créé en 1994, agit avec comme objectif de promouvoir le développement durable dans 15 communautés reculées du Chiapas.

De San Cristobal à Bachajon

Claudia et Javier passent nous prendre avec le pickup de l’association dans lequel nous pouvons charger nos vélos et nos sacoches. Nous passons ensuite récupérer Ismaël à la gare de bus de San Cristobal. Ismaël travaille pour Caritas France, il est basé à Mexico et est en charge du suivi des partenaires et des projets soutenus par Caritas France au Mexique. C’est super pour nous car Ismaël qui est Espagnol parle couramment Français et va nous permettre de mieux profiter de nos rencontres ici. Nous partons pour 5 jours au total avec très peu de vélo pour faciliter les choses mais aussi en raison du niveau de sécurité, jugé trop faible ici par Claudia et Javier pour nous laisser seuls sur les routes du Chiapas. Nous nous enfonçons rapidement sur des petites routes en très mauvais état. Nous traversons des villages loins des circuits touristiques avant de faire une pause pour la nuit à Bachajon où nous sommes hébergés par la paroisse locale.

“Passa cadena” de poules à Tilà et atelier boulangerie !

Le lendemain Claudia et Javier nous proposent de relier le prochain village en vélo en portant nos bagages. Une journée difficile avec la chaleur et la route défoncée mais une bonne immersion dans l’ambiance locale. Nous arrivons en début d’après-midi à Tilà, un des villages dans lesquels agit l’association Samuel Ruiz. Ici nous assistons à un “Passa Cadena” de poulets : l’association finance et “prête” à des familles des couples d’animaux (poules, cochons, moutons…) pour plusieurs années. La famille est en charge de les nourrir et de les reproduire avec le support de l’association pour subvenir à ses propres besoins alimentaires et pouvoir ensuite en faire profiter d’autres familles en redonnant un couple d’animaux. 

Nous rencontrons un groupe de femmes qui est sur le point de mettre sur pied une boulangerie. L’association a permis de leur procurer de la formation et a financé du matériel (four, tables…). Le projet n’en est qu’à l’étape d’apprentissage et les enfants peuvent participer à la fabrication de pains et empenadas à la patate douce. Nous passons la nuit sur place après un repas partagé avec les équipes locales. Octave et Pauline se motivent pour la douche froide mais les autres au final, estiment pouvoir attendre encore un jour ou deux...ce que l’on ne savait pas encore c’est qu’à partir de maintenant l’eau froide à la douche deviendrait la norme !

A El Porvenir rencontre avec 2 familles de paysans

Nous quittons Tilà pour aller 100 km plus loin en voiture jusqu'à El Porvenir, presque 5h de route du fait de l’état de la chaussée mais avec un stop pour se rafraîchir dans une piscine naturelle à Salto de Agua. Nous nous enfonçons dans la nature pour atteindre la ferme d’une famille de paysans ayant bénéficié de l’aide de l’association Samuel Ruiz. Ici on sent tout de suite que l’on est à un stade avancé du programme de développement : beaucoup de très beaux animaux de toutes sortes (Poules, dindons, cochons …) et beaucoup de cultures de fruits et légumes. La preuve par le repas qui nous attend où nous nous régalons d’un excellent poulet accompagné de légumes variés. Les galettes qui accompagnent le repas sont faites d’un mélange de maïs et de manioc et sont excellentes. La famille nous fait ensuite visiter sa ferme au plus grand bonheur des enfants ! 

Nous reprenons la route pour aller dans une autre ferme et rencontrer une autre famille chez qui nous dormirons. Nous visitons le poulailler puis traversons les cultures de maïs et de manioc. Pour le moment la famille nous explique qu’elle est en autosuffisance alimentaire pour l’ensemble de ses besoins et réfléchit à la génération de revenus avec les excédents notamment les œufs. Le nombre produit n’est pas encore suffisant pour justifier les aller-retours pour les vendre à Palenque à 50 km de là mais ce sera bientôt le cas.

La famille nous offre le gîte et le couvert. Ici la cuisine se fait au feu de bois à l’extérieur et nous goûtons encore à un excellent repas fait de tamales (cuisson de pâte de maïs assaisonnée dans des feuilles de bananiers) accompagnés de manioc à la braise. Vient le moment du fromage frais de vache où nous leur faisons découvrir le mélange miel-fromage, inconnu ici. Pas sur que cela leur ait plu mais nous avons beaucoup rigolé ensemble sur le sujet !

Nous poursuivons la soirée en échangeant sur le développement durable, concept qu’ils maîtrisent parfaitement ici. Les deux familles rencontrées sont totalement autosuffisantes d’un point de vue alimentaire, cultivent sans aucuns pesticides et élèvent leurs animaux avec leurs propres cultures. A leur tour ils aident d’autres familles à atteindre ce même niveau d’autonomie et l’association Samuel Ruiz permet de créer ce partage de savoirs entre les communautés locales.

Au total et en partie grâce au support dans la durée de Caritas France, ce sont plus de 500 familles qui peuvent bénéficier de cette logique de développement dans le Chiapas. Parmi les nombreux résultats obtenus plus de 54 communautés ont implanté des modèles de production agro écologique, près de 300 familles ont incorporé dans leur production les animaux de la basse-cour, 37 communautés sont en train de diffuser des systèmes agroforestiers durables pour l’exploitation du bois et des arbres fruitiers.

Il est tard et vient l’heure de se coucher, c’est l’occasion pour Octave et Solène de tenter une nuit dans un hamac !

Une nuit à l’auberge d’accueil des réfugiés à Palenque

Après ces quelques jours en immersion dans le Chiapas, l’équipe locale nous dépose à Palenque pour que nous puissions y découvrir le fonctionnement de l’auberge d’accueil des migrants.

Originaires du Honduras, du Guatemala et du Salvador, des milliers de migrants fuient la pauvreté, l'instabilité politique et la violence de leurs pays d'origine. La plupart visent les USA et finissent dans des camps de fortune à la frontière Mexique/USA, les chances de rentrer aux USA étant devenues extrêmement faibles.

Sur le trajet, devenu le terrain de trafics humains en tout genre, les migrants sont victimes de violence et risquent leurs vies.

Ici au Mexique le Secours Catholique est partenaire du JRS (Service Jésuite aux Migrants). Les jésuites aident les populations en transit dans les zones frontalières en les accueillant dans des centres et en leur offrant un accompagnement juridique pour les aider dans leurs démarches de demande d’asile.

Devant l’auberge de Palenque les migrants sont assis sur les trottoirs et nous passons la porte sécurisée. Une fois à l’intérieur d’autres grilles séparent le couloir d’entrée des zones de vie. J’avoue que pendant une minute je me suis demandé si c’était une bonne idée d’y amener ma famille pour passer la nuit ! Rapidement une soeur de la communauté Saint Vincent de Paul nous accueille et nous fait passer dans le quartier des demandeurs d’asile où nous aurons droit à 2 petits dortoirs pour nous installer. Dans l’après midi la soeur nous explique ensuite le fonctionnement de l’auberge. Nous ne prendrons aucune photo des personnes accueillies ici, en effet les photos sont interdites à l’intérieur dans un soucis de sécurité, certaines personnes ne voulant pas se faire rattraper par les réseaux mafieux.

On accueille ici migrants et réfugiés politiques tous les jours. Une première étape consiste à les enregistrer, puis ils peuvent se doucher, profiter des repas et dormir. Ils restent en général ici pour une durée de 3 jours. La soeur nous propose de participer avec les enfants à la distribution des trois repas à venir. Nous voilà distribuant tortillas, riz, salade et boisson fraîche à la 50aine de personnes présentes aujourd’hui dans le centre. La plupart sont des hommes seuls qui  viennent du Honduras et espèrent réussir à entrer aux USA pour y trouver du travail. Il y a aussi des familles entières. 

Nous rencontrons aussi un africain du Burkina Faso qui a choisit le Mexique comme destination pour demander le statut de réfugié et finir ici ses études de droit. Passé en avion en Equateur il a ensuite tout remonté jusqu’ici, s’est fait dépouiller au Panama comme la plupart des migrants qui y passent.  Le voyage vers l’Europe apparaît si dangereux aux Africains que de plus en plus de migrants originaires d’Afrique choisissent de se rendre en Amérique du nord en passant par l’Amérique du Sud.

Nous sommes touchés par l’accueil qui se fait ici dans une grande simplicité et sans aucun jugement. Ces quelques jours de repos permettent aux migrants une petite pause en sécurité avant de reprendre la route.

Les enfants, à qui l’expérience fait poser de nombreuses questions, se mettent au service de bon cœur et garderont cette étape bien en mémoire.

Nous quittons l’auberge pour poursuivre notre aventure vers le Guatemala, à contresens du flux migratoire et nous aurons du coup l’occasion de croiser d’autres groupes de migrants sur la route et aux abords de la frontière.

Une petite place pour Caritas dans cette période de Noël ?

Nous sommes fiers d’avoir dépassé la barre des 20 000 euros pour notre campagne de dons pour Caritas France ! Merci à tous ceux qui ont déjà participé pour votre générosité. 

Cette première visite des activités de Caritas France nous a permis de découvrir comment Caritas France agit de manière très concrète sur le terrain pour les plus fragiles. 

et nous espérons atteindre notre objectif des 30 000 euros d’ici la fin du voyage grâce à votre générosité !

Pour rappel les dons sont défiscalisables à 75% et tout don supérieur ou égal à 150€ (soit 38€ si vous bénéficiez de la défiscalisation) vous permet toujours de recevoir un magnifique colis découverte des produits Rampal Latour partenaire de notre projet :



Merci et à bientôt pour la suite des aventures !



Rencontre avec Javier et Claudia de l’association Samuel Ruiz :


Tout rentre dans le pickup de l’association :




Première étape à Bachajon :


Une journée de vélo entre Bachajon et Tilà :






Accueillis à Tilà :




Passage de poules entre 2 familles :


Atelier patisserie dans la future Panadéria de Tilà :






Rencontre avec des familles de paysans à El Porvenir :










Jacques et Octave ramènent leur pied de Yuca (Manioc) :




Diner en famille à El Porvenir :






Visite de l’auberge de migrants à Palenque :




6àVélo au service dans l’auberge de migrants :




6àVélo avant de reprendre sa route vers le Guatemala :



--------------------------------
Cet article vous a plu ? Manifestez votre enthousiasme en participant à notre campagne de dons pour le Secours Catholique ici !Vous pouvez aussi nous laisser un message d'encouragement sur notre livre d'or ici !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour vos commentaires et vos encouragements !